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REGISTRES DU BUREAU
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ont esté mandez les cappitaines desd, trois nombres, ausquelz a esté ordonné et enjoinct eulx retirer par devers noble homme messire Gabriel Myron'1', Lieutenant civil de la Prevosté de Paris, commis par le Roy pour l'execution de lad. translation, affin de faire avec eulx et les gens du Guet, et autres officiers de Chastellet, le deppartement necessaire et faire en sorte que le Roy soyt obey, et n'en ad­viennent aulcuns inconveniens f'2', -n
Et le lendemain sabmedy, huictiesme jour dudict mois de Decembre, jour de Nostre Dame, n'estansles archers de la Ville el du Guet que encores vingt cinq ou trente, feurent assailliz dedans le Cymetiere par quelque peuple qu'ilz repoulserent sans offenser per­sonne, dont aucuns abusèrent. Car le lieutenant du Guet, nommé Sagan, et l'un des cappitaines des ar­chers de la Ville, nommé Ragueneau, furent telle­ment repoulcez par cinq ou six cens hommes, qu'ilz feurent forcez, et les portes qui estoient fermées rom­pues, et poursuiviz à coups de pierre, de telle façon que lesdictz archers feurent contrainctz la pluspart de eulx séparer, aulcuns blessez et poursuiviz par le peuple jusques en une rue qui va aux Halles, là où ilz feurent rencontrez et contrainctz de tirer harquc-buzades en l'air, pour donner craincte au peuple.
2. — [Mesures prises pour résister à l'émeute.]
(A, fol. 23g v°; --.foi- i65v°.)
Au moyen de quoy et pour ad ce pourvoir et donner ordre, lesd, sieurs Prevost des Marchans et Eschevins allerent à l'Hostel de la Ville, où ilz feurent toute l'après disnée jusques à huict heures du seoir ou environ, pour assembler tousjours le plus de force qu'ilz pourroient; où les mesmes archers qui s'estoient retirez et ceulx d u Guet les vindrent trouver, qui rapportèrent qu'il n'estoit plus besoing y aller et que les portes estoient rompues et mises dedans
la fosse ja faicte avec des pierres. Toulesfois auroyt esté faicte l'ordonnance cy transcripte :
" Ce jour d'huy, huictiesme jour de Decembre mil v° soixante et unze, sur l'advis qui a esté donné à Monsieur le Prevost des Marchans par Sagan, l'ung des lieutenans du Guet, de ce que en voullant par luy mener deux prisonniers qui voulloient entrer dedans le Cymetiere des Sainctz Innocens, plusieurs personnes qui estoient assemblez ès environs dud. Cymetiere luy avoient par force enlevé lesd, pri­sonniers, il a esté ordonné que presentement man­demens seront envoyez aux cappitaines des trois compagnies ordinaires de lad. Ville'3', pour eulx presentement trouver en l'Hostel de lad. Ville avecq leurs chevaulx et armes, pour eulx transporter la part qui leur sera ordonné; et ce pendant, que deux de Messieurs les Eschevins iront, c'est asscavoir l'ung par devers Monsieur le Prevost de Paris et l'autre par­devers Monsieur le Lieutenant civil, luy offrir toutes les forces et moyens de lad. Ville, et le faire assister et accompagner par icelles par tout où il voudra, pour le service du Roy, seureté et tranquilité de lad. Ville, n
Et pour ce faire, ont esté commis et deppultez Monsieur de Cressé, pour aller vers Monsieur le Pre­vost de Paris, et Monsieur Bocquet vers Monsieur le Lieutenant civil, et Monsieur Leclerc vers Messieurs le premier President et Procureur general du Roy. Ce qui a esté aussitost faict et executé, et à ces fins expé­diez les mandemens aux cappitaines des arbalestriers, archers et harquebuziers, contenans ceste forme :
De far les Prevost des Marchans et Eschevins
de la Ville de Paris.
"Cappitaine des archers de ceste Ville de Paris,
nous vous mandons que vous ayez à appeller tous
ceulx de vostre nombre, pour nous venir trouver avec
leurs armes et le plus grand nombre qui se pourra
''' Gabriel Miron, seigneur de Beauvoir, fils de François Miron, médecin du Roi comme ses aïeux, et de Geneviève de Morvillier, conseiller au Parlement de Paris en 1546 commissaire royal à Tours pendant les premiers troubles, Intendant de Lyon de i564 à 1567, puis Lieutenant civil de la Prévôté de Paris: il mourut en 1572, laissant de Madeleine Rassonneau, sa femme, six enfants, quatre filles et deux fils, François et Robert. (VoirFrançois Miron et l'administration municipale de Paris sous Henri IV, par A. Miron de l'Espinay, Paris, i885, in-8°, p. 2-4.)
I-) Ce méme jour, 7 décembre, des députés du Chapitre et de l'Université firent des démarches auprès du maréchal de Montmo­rency, gouverneur de Paris, du premier Président du Parlement et du Prévôt de Paris, pour obtenir que la Pyramide de la rue Saint-Denis fût laissée en place, 11e abslrabatur crux vulgo dicta de Gastines à locosuo. Pour sc conformer à la réponse qui leur fut faite, ils se firent déléguer auprès du Roi, remonstraturi consequentiam abstractionis dicte cruci» et aliafacturi in hoc necessaria. Les députés du Chapitre étaient les chanoines Vigor, Richevillain et Foucquet. (Archives nat., LL 260, p. 5g4.) Charles IX ne se pressa pas de leur donner audience, car ils demeurèrent à la cour tout le mois de décembre. (Voir ci-dessous, n° DXXXVIII, note.)
W Jean Ragueneau, capitaine des arbalétriers; Pierre Duru, capitaine des archers, et Guichard Grandrémy, capitaine des arque­busiers.